Depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, la fenêtre a accompagné l’évolution technique, esthétique et sociale des bâtiments. À la fois élément fonctionnel assurant lumière et ventilation, et ornement architectural révélant le goût de chaque époque, elle reflète l’ingéniosité humaine face aux matériaux et aux contraintes climatiques.

1. Antiquité (–3000 av. J.-C. à 476 ap. J.-C.)

• Origines : les premières « fenêtres » sont de simples ouvertures sommaires percées dans la pierre ou le torchis.
• Moyens de fermeture : palmes, tissus huilés ou papyrus tressés protègent de l’air et de la pluie.
• Percées vitrées : vers 100 av. J.-C., on use de mica ou de mica schiste pour un faible vitrage translucide. Ce n’est qu’à la fin de l’Empire romain que le verre soufflé fait son apparition, mais reste rare et coûteux.

2. Moyen Âge (476–1450)

• Fenêtres hautes et étroites : dans les châteaux forts et monastères, on privilégie la sécurité.
• Vitrail gothique : apparition de verrières monumentales aux couleurs vives, assemblage de petits carrés de verre et plomb. Les églises deviennent de véritables machines à lumière, transformant l’espace intérieur par la polychromie.
• Évolution technique : menuiseries intérieures en bois pour fermer la partie basse, la partie haute restant parfois grillagée.

3. Renaissance et XVIIe siècle (1450–1700)

• Redécouverte des proportions : l’harmonie classique se manifeste dans les façades, les fenêtres se structurent en travées régulières.
• Verre plat soufflé : progrès du soufflage en cylindre puis à la machine rudimentaire. Les carreaux gagnent en taille et en transparence.
• Fenêtre à meneaux et dormants : cadres de pierre ou de bois découpés en motifs géométriques, puis complétés par une menuiserie ouvrante. Apparition des croisées à la française.

4. Révolution industrielle (XVIIIe–XIXe siècle)

• Verre en rouleaux : la production mécanisée permet des feuilles de verre plus grandes à moindre coût.
• Métal et fonte : cadres métalliques résistants, profilés fins, multiplication des verrières industrielles (usines, gares, ateliers).
• Verre feuilleté et trempé : début d’expérimentation pour la sécurité.

5. XXe siècle

• Double vitrage : solution isolante pour réduire pertes thermiques et nuisances sonores.
• Matériaux composites : PVC et aluminium remplacent le bois pour leurs performances et leur durabilité.
• Fenêtres techniques : oscillo-battantes, coulissantes, à soufflet… chaque type répond à un usage spécifique.

6. XXIe siècle et perspectives

• Fenêtres intelligentes : verres électrochromes ou photochromes pour réguler la luminosité et limiter la surchauffe.
• Basse consommation : triple vitrage, intercalaires isolants, cadres à rupture de pont thermique.
• Design et intégration : façades-rideaux en verre miroir ou semi-transparentes, ouverture vers l’extérieur repensée (toits-terrasses, murs rideaux).

Résumé

Au fil des millénaires, la fenêtre évolue de l’ouverture primitive à l’équipement high-tech, conjuguant confort, esthétique et respect de l’environnement. De la simple fente maçonnée aux baies vitrées intelligentes, elle demeure le symbole de l’alliance entre lumière, technologie et architecture.